Seul à cette soirée un samedi soir, en train de danser comme je ne l’avais plus fait depuis trop longtemps, tu es entrée dans la salle avec tes deux amies. J’ai raté un pas, une respiration… J’ai croisé ton regard et j’ai eu du mal à m’en détacher.Tu as attiré bien des regards, toi qui voulais simplement profiter d’un moment avec tes amies. Ai-je cru percevoir une ombre dans tes yeux, parfois ? J’espère que la musique et l’ambiance t’ont portée malgré les interruptions — dont la mienne, je l’avoue humblement.« Je suis un peu rouillé, et je ne voudrais pas vous importuner si vous ne cherchez pas cela… mais je ne voudrais pas rentrer chez moi en regrettant de ne pas vous avoir parlé. » Voilà ce que j’ai réussi à te dire, après quelques hésitations qui m’ont rappelé les papillons de mes seize ans, quand je trouvais enfin le courage de parler à une fille qui me plaisait.Le sourire sincère que tu m’as offert a suspendu le temps. Mon cœur en a perdu un battement.« Je ne cherche pas à rencontrer quelqu’un ce soir, juste à profiter avec mes amies », m’as-tu répondu. « Alors… amusez-vous bien », ai-je dit.Je t’ai revue repousser les tentatives, encore deux ou trois fois, avant ton départ à 2h du matin. J’aurais voulu t’adresser un dernier mot, mais j’ai préféré respecter ce que tu avais exprimé.Je garde de toi le souvenir d’un regard profond derrière tes lunettes, d’une énergie pétillante, d’une patience douce, et d’un sourire lumineux. Un prénom glané au passage, volé à une amie qui t’appelait… « Laura ».Ce soir-là, tu ne cherchais pas à rencontrer quelqu’un. Mais si par hasard tu tombes sur ce message, sache que j’aurais plaisir à revoir ce sourire, si l’envie t’en dit.